Dimensionnement d’une cuve de récupération des eaux de pluie.
Pourquoi autant d’écarts d’un site à l’autre ?
15Juin2022
Dimensionnement d’une cuve de récupération des eaux de pluie.
Pourquoi autant d’écarts d’un site à l’autre ?
Le dimensionnement du volume de stockage est primordial pour une installation réussie. Mal dimensionner votre citerne entraîne une perte financière. Si la cuve est trop petite, elle sera vide très (trop) souvent et vos économies de consommation d’eau seront très (trop) faibles. Si votre récupérateur d’eau de pluie est trop grand, les coûts d’investissement seront élevés et la qualité des eaux stockées pourra se dégrader. L’eau de pluie stockée dans une cuve doit être renouvelée régulièrement ce qui induit que celle-ci doit être vidée.
Conscient de l’enjeu du dimensionnement, vous avez peut être testé différents outils disponibles sur Internet et vous avez constaté que les résultats proposés sont très variables d’un site à l’autre.
Je me suis moi-même amusé à réaliser des tests ce matin.
Lorsque le volume de stockage varie du simple au double : comment se faire son opinion et quel est le dimensionnement idéal ?
C’est à ces questions que je vais répondre dans ce blog.
1 – Comparer les données d’entrée des différents sites. Si les critères de récolte et de consommation sont identiques pour chaque outil de dimensionnement, ce sont dans les détails (dans notre cas les valeurs) que les différences apparaissent.
2 – Vérifier que les calculs de dimensionnement permettent une réelle comparaison entre la récolte potentielle d’eau de pluie et la consommation d’eau de pluie.
La récolte est déterminée par :
La consommation est déterminée par :
Ils permettent de calculer la « surface active » en associant un coefficient dit « de rendement de surface » à chaque typologie de toit. Plus le revêtement de la toiture va retenir l’eau, plus le coefficient de rendement sera faible. Il est aisé d’imaginer que le volume d’eau de pluie récupérée sur une toiture végétalisée de 100 m² est plus faible que le volume d’eau récupérée sur une toiture en ardoises de la même surface. La différence entre les 2 toitures n’est pas anecdotique puisque le rapport est de 1 à 3. Le coefficient de rendement de surface est de 0,3 pour une toiture végétalisée intensive alors qu’il est de 0,9 pour une toiture en ardoise.
Le tableau des coefficients de rendement ci-joint est issu de la norme EN 16941-1.
Le choix du site la-banquise : Pour s’adapter aux évolutions architecturales, mon calculateur permet d’ajouter jusqu’à 4 typologies de toiture dont les coefficients varient entre 03 et 0,9.
Une nouvelle fois, le niveau de détails est très important. La plupart des logiciels intègrent une pluviométrie annuelle par département. Si cette donnée semble bonne, elle n’est pas suffisante pour 2 raisons :
Le choix du site la-banquise : Les calculs sont réalisés à partir des données journalières et non d’une pluviométrie moyenne annuelle. La période d’étude est de 10 ans afin d’éviter les années exceptionnelles (très pluvieuses ou très sèches). Ce sont donc plus de 3650 valeurs qui sont utilisées pour chaque commune. Pour une grande précision, j’ai intégré les données pluviométriques de plus de 800 villes, dont 450 en France métropolitaine, 74 dans les territoires ultramarins, et 60 en Belgique.
Les données de consommation sont très variables d’un logiciel à l’autre. Parmi les tests réalisés ce matin :
Nous voyons que les valeurs de base peuvent varier du simple au double en fonction des calculateurs. Cet écart très important engendre de grandes différences dans le dimensionnement du volume optimal de la citerne.
Le choix du site la-banquise :
Il ne suffit pas de rentrer les bonnes valeurs de consommation et de récolte pour obtenir un résultat optimum. Le plus dur reste même à venir. Il faut réaliser une étude dynamique afin de comparer scrupuleusement la récolte vs la ressource. De nombreux logiciels ne se basent que sur une seule donnée : la consommation. Le volume de stockage proposé est alors de 3 à 4 fois votre consommation hebdomadaire. Cette méthode tend à augmenter le volume de la citerne proportionnellement à l’évolution de la consommation.
Plus vous êtes nombreux dans la maison, plus la citerne de stockage sera importante. La logique semble couler de source (facile pour un blog sur la récupération des eaux de pluie). Nous avons fait un exemple sur le site N°2 pour une maison de 100m². Si vous êtes 4 personnes, on vous conseille un stockage de 4,09m3. Pour 8 personnes, les autres données étant égales par ailleurs le volume conseillé est de 6,39m3.
Travailler de la sorte part du postulat que la récolte est suffisante pour couvrir les besoins.
Mais que se passe-t-il si ma surface de toiture est réduite et que le volume d’eau récolté est largement inférieur aux besoins ?
Je me suis amusé pour l’exemple à dimensionner une cuve de récupération d’eau de pluie sur l’un de mes deux sites « test ».
Hypothèses de calcul :
Le logiciel m’annonce une récolte de 13,63m3 par an alors que la consommation annuelle est estimée à 62,5m3.
Le conseil de ce calculateur : un volume de stockage 2920 litres soit près d’un quart du volume d’eau récoltée annuellement.
La consommation étant 4 fois plus importante que le récolte, dans les faits, la citerne sera toujours vide, ou presque. Les eaux collectées lors de chaque épisode pluvieux seront instantanément consommées. Il sera impossible de remplir cette citerne à moins de ne pas soutirer d’eau pendant plus de 3 mois.
En ne prenant pas en compte la capacité de récolte, la citerne conseillée est surdimensionnée.
Le choix du site la-banquise : le logiciel la banquise utilise un algorithme qui respecte la norme EN 16941-1 dans toute sa complexité. Je n’ai pas voulu simplifier les calculs. J’ai aussi souhaité vous présenter le résultat sous forme de taux d’autonomie en fonction du volume de la citerne et vous présenter différents résultats selon la taille du stockage. Plus qu’un chiffre précis, c’est un outil d’aide à la décision que je mets à votre disposition.
Le dimensionnement d’une citerne de récupération des eaux de pluies nécessite de la rigueur si l’on veut éviter les erreurs. Il faut comme souvent, se méfier des grands principes simplistes du type : « le volume idéal du stockage correspond à 3 semaines de consommation ». Nous l’avons vu précédemment, cet adage est démenti en cas de forte saisonnalité de consommation ou en cas de surface de toiture limitée.
Cette rigueur impose un logiciel de calcul puissant et élimine les outils basés sur une simple règle de 3 qui fleurissent sur de nombreux sites internet. Pour éviter de vous tromper : quelques conseils :